Il a démarré en 1984 , pleins feux sur le développement de l'agriculture biologique , maraichage , boulangerie et élevage de chèvres en particulier . Plusieurs personnes se sont succédé dans la gestion de ces secteurs variés, gérés tout d'abord collectivement, puis progressivement chacun à son propre rythme , tout en gardant bien sûr la meilleure synergie possible entre tous ! Le groupe d'habitants qui s'est peu à peu cristallisé autour de ces projets , a ainsi donné naissance à une structure d' habitat groupé de plus en plus précise et conviviale : une quarantaine de personnes, en comptant nos enfants, vivent à présent sur le site .
La question de l'eau et celle de l'énergie s'est rapidement posée, le succès du centre de stages et formations joint à tout le reste forme un fameux paquet de bâtiments à chauffer, à éclairer ; et pose dans une dimension intéressante ( plus grande qu'une simple maison unifamiliale, mais plus petite qu'une municipalité ) la question plus que jamais pertinente du recours aux énergies renouvelables , et de l'examen des formes qui en sont disponibles sur notre site ... Le soleil belge est ce qu'il est, mais n'est nullement à dédaigner ; et nous disposons d'un petit cours d'eau fort proche des bâtiments, charriant annuellement des milliers de m3 d'eau pas toujours si froide ... et enfin le fondateur du projet - et auteur de ces lignes - a plus d'un tour technique dans son sac , et n'a personnellement de cesse de mettre en place une alternative crédible et fiable aux excès pétroliers et nucléaires qui nous ont portés jusqu'ici, mais s'essoufflent maintenant salutairement : la fin de l'ère pétrolière ne pourra qu'aiguiser ( enfin ! ) notre créativité énergétique : question de survie !!!
Tout naturellement, le premier choix s'est porté sur la consommation d'eau de pluie : voir ci-dessous . Comment consommer moins ! voilà le véritable défi !!!
Il pleut en Belgique en moyenne 800 litres d'eau par mètre carré et par an ...
Le malheur des touristes peut donc faire le bonheur des recycleurs d'eau ! Vevy Weron compte près de 1.300 m2 de toitures, qu'un réseau de tuyauteries achemine vers 3 citernes pour une contenance de 58 m3 . Faites le calcul, cela peut faire plus de 800 m3 d'eau gratuitement distribuée par nos généreux nuages !
L'eau est déjà finement filtrée ( 0,5 mm ) avant de rentrer dans les citernes, pour éviter d'y voir fermenter feuilles mortes et autres brindilles inévitables. Après quoi elle est remise sous pression et refiltrée à 10 microns ( 5 fois mieux que les cartouches commerciales ordinaires ) : à ce stade elle convient parfaitement pour la salle de bains, la vaisselle, et en fait près de 90% des usages domestiques non alimentaires !
A noter que nos chasses de WC sont elles alimentées par l'eau du ruisseau directement ( sans pompe : elle vient de plus haut ! ) ainsi que bien sûr nos eaux d'arrosages ou pour laver la cour !
Ces deux usages peuvent à eux seuls représenter 40% d'une facture d'eau ordinaire !
Revenons à l'eau de pluie, dont une très faible partie est alors refiltrée à 5 microns puis traverse une cartouche céramique affichant 0,1 micron de porosité. Elle est alors « parachevée » sur une cartouche « charbon actif » ( type cruche 'Brita' ) ce qui la rend parfaitement potable, sans bactéries mais sans non plus de chlore ni de calcaire, le tout pour 1.000 fois moins cher que l'eau minérale et ses encombrantes bouteilles plastiques !
A votre bonne santé !
A votre disposition pour une visite sur place à Wépion si l'aventure vous tente ...
Les années passant et notre nombre augmentant doucement, il devenait temps de traiter mieux nos eaux usées. L'option "Lagunage" semblait convenir le mieux à nos préoccupations : épuration tout-à-fait autonome, sans pompes ni autres accessoires énergétivores . Parallèlement à cela, nous avons développé l'option « toilettes sèches », de loin la plus véritablement écologique, au moins pour nos toilettes privées. Nos WC publics sont au moins alimentés en eau du ruisseau et non avec de la précieuse eau potable. La meilleure manière d'assainir l'eau reste évidemment de ne pas la salir !
Les toilettes sèches reviennent en force en ce siècle de prises de conscience : les excréments humains comme ceux des animaux sont une source naturelle d'engrais et de fertilité, pourquoi donc les confier à l'eau claire dans un "obscur souci d'hygiène" consistant surtout à s'en débarasser de la manière la plus aveugle qui soit ... Leur charge polluante étant de loin la plus lourde à "digérer" pour un lagunage, nous en avons éliminé la majeure partie à la source .
Il s'agit alors de restituer la plus propre possible à la Nature, le solde de nos eaux chargées : éviers, douches, lessives ... et quelques toilettes résiduelles. Nous choisissons pour cela d'éliminer de nos habitudes de consommateurs tous les produits chimiques « durs » franchement incompatibles avec tout processus de bio - dégradation : lessives phosphates, solvants, eau de javel et autres ennemis des fosses septiques ...
Nous sommes isolés et non raccordables aux égoûts ( ça nous arrange : on assume ! ) et la sortie desdites fosses septiques est ainsi amenée dans une série de 3 bassins étanches de +/- 40 m2 chacun, que l'eau met en moyenne un mois à traverser entièrement, en déposant à différents étages, les déchets organiques déjà minéralisés par les fosses septiques, les différents résidus de filtrations bactériennes qui sont alors réassimilées par des colonies de plantes ( macrophytes ) type « roseaux » et iris d'eau qui, vivant dans de simples lits de cailloux, n'ont d'autre choix que de vivre de ce que nous rejetons. II nous suffit alors de faucher et composter une ou deux fois par an ces plantes pour boucler le cycle de nos déchets organiques liquides ...
L'eau sortant du dernier bassin est dé jà délestée d'une très grande partie de sa charge polluante et organique, et rejoint tranquillement le ruisseau et l'étang en aval, dans lesquels se poursuit d'ailleurs l'épuration naturelle avec les mêmes plantes.
Préoccupation majeure de l'écologie moderne, que nous tentons lentement de faire nôtre ici aussi !
Mais rien n'est tout - à - fait simple dans ce domaine ...
Le projet initial d'une grosse pompe à chaleur ( PAC ) qui aurait puisé de l'énergie dans le cours du ruisseau adjacent à la ferme, donc en refroidissant ce dernier, et en la restituant à température moyenne ( 50 °C maximum ) au circuit de chauffage central ; couplé avec une COGENERATION fuel auto-construite ( gros moteur diesel produisant de l'électricité, tout en récupérant, tant sur le circuit d'eau que sur les gaz d'échappement du moteur, l'essentiel de la chaleur qu'il produit inévitablement, et qui peut représenter jusqu'à 200 % de l'énergie électrique produite ) ; ce projet trop complexe n'a malheureusement pas pu être finalisé, après plusieurs années de mise au point... Cela aurait bien soulagé les deux chaudières conventionnelles de la ferme, leur permettant de ne tourner que dans les tout grands froids, ou en appoint aux heures de très faible consommation électrique. Tout ne va pas toujours comme on veut :-( ...
Les capteurs solaires thermiques ( 18 m2 ) installés en 1992 ont été "liftés", et servent dorénavant prioritairement de préchauffeurs d'eau ( c'est d'ailleurs ainsi que leur rendement est le meilleur ! ) : tous leurs apports, dès le moindre rayon de soleil, se déduiront tout simplement de toute autre consommation de combustible .
Nous avons adjoint en hiver 2006-2007 , 28 m2 de capteurs modernes ( ESE - Novastar ) en deux groupes, et reliés de la même manière au réseau de chaleur existant : ils réchauffent également les retours de chauffage, à basse température donc .
Les résultats de la première année de fonctionnement représentent déjà une économie annuelle de 13000 kWh, soit 1500 litres de mazout , soit encore 3,5 tonnes de C02 évitées et près de 1000 euros économisés.
Le « facteur d'échelle » de notre « micro-village » nous permet dans ce genre de projet, d'utiliser des machines plus solides et plus performantes que celles qui suffiraient pour alimenter une maison unifamiliale .
Enfin depuis fin 2012, une installation de 10 kWp de catpeurs solaires photovoltaïques vient compléter le tableau, couvrant la majeure partie du toit de la nouvelle chèvrerie au milieu des prés. Ils produisent à peu près 10.000 kWh annuels, qui représentent un cinquième de nos besoins collectifs.
A votre disposition pour une visite sur place à Wépion si le sujet vous intéresse ...
Je suis sur place l' "ingénieur" passionné portant ce projet en auto-construction presque totale ; je réponds dans la mesure du possible aux demandes d'information par e-mail .
( Georges Debaisieux , fondateur du projet )